Selon l’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI), le secteur du transport routier, très affecté pendant la crise à de rares exceptions, doit désormais affronter un marché marqué par des pressions à la baisse des prix et des coûts de fonctionnement à la hausse.
La crise du Covid-19 et les mesures de confinement ont causé un effondrement brutal du marché du véhicule industriel au second trimestre 2020, de la même ampleur que la crise de 2009-2010. La chute de l’activité a également durement pesé sur l’activité du transport routier de marchandises. C’est le double constat de l’Observatoire du Véhicule Industriel (OVI) dans sa dernière note conjoncturelle.
« La crise du coronavirus a marqué l’arrêt brutal de notre économie, elle a cependant mis en lumière le rôle vital du transport et de la logistique en ayant permis l’approvisionnement des Français en produits de première nécessité, sans rupture majeure. Certains s’en sont mieux sortis que d’autres, le transport de produits médicaux, alimentaires ont même connu une surchauffe… Mais le secteur est très fragilisé avec près de 80 % des entreprises qui se sont retrouvées à l’arrêt total ou partiel au début de la crise », souligne ainsi Jean-Michel Mercier, directeur de l’OVI (groupe BNP Paribas).
Flux déstabilisés
Pendant le confinement, un camion de transport de marchandises sur deux était à l’arrêt, avec un trafic divisé en baisse de 47 % entre janvier et avril derniers. Certains transports se sont arrêtés presque à 100 % pendant plusieurs semaines (véhicules automobiles, meubles et menuiseries, BTP). A l’opposé, le transport de produits médicaux, alimentaires, d’animaux vivants ont subi très peu d’arrêt, connaissant même une surchauffe . « Les transporteurs actifs dans le domaine de l’alimentaire, froid ou sec, ont globalement tourné à 100 % mais avec des flux déstabilisés notamment pour les retours », note l’OVI. Le secteur de la messagerie s’est également bien comporté et le secteur transport de colis a été porté par une dynamique favorable lié au e-commerce.
Prix à la baisse de 2 %
Pour le post-confinement, les transporteurs doivent désormais affronter des effets de ciseaux, avec d’une part une pression des prix à la baisse et d’autre part une hausse des coûts de revient. Côté prix, plusieurs baromètres analysés par l’OVI font état d’une baisse des prix de 2 % en avril comparé à mars. « Cette tendance devrait se confirmer en mai », poursuit l’observatoire, qui rapporte que les observations en zone verte montrent que, dans les territoires où l’offre de transport est supérieure à la demande, les prix de transport baissent (l’économie redémarre lentement).
Le Comité national routier (CNR) a de plus calculé que les mesures sanitaires obligatoires pour la poursuite de l’activité représentent un coût pouvant aller de 3 à 32 euros par jour et par véhicule, soit 0,5 % à 6 % du prix de revient standard, en fonction du type d’activité.
Sous-productivité
« Entre la pression des chargeurs, la concurrence des pays de l’Est et les marges dégradées, la situation se tend pour les transporteurs, en effet, parallèlement à la baisse des prix et du chiffre d’affaires, les coûts augmentent fortement », plaide l’OVI. La hausse du coût de revient au kilomètre provient également de la sous-productivité induite par la gestion de la crise (baisse du taux d’utilisation des véhicules, hausse du kilomètre à vide, etc.) ainsi que de l’augmentation des heures supplémentaires en raison de l’extension des temps deconduite et du travail du dimanche et jours fériés qui a pu atteindre jusqu’à 15 %. La baisse du prix du gazole ne profite pas vraiment aux transporteurs puisqu’ils la répercuteront à la baisse en pied de facture.
Ventes de véhicules
« 2020 devait être une année de décrue naturelle avec un cycle plus proche de la réalité du marché, le Covid-19 en fera une année de récession historique », avance l’OVI. Le marché français des +16 t affichait le plus fort repli de l’Europe de l’ouest avec -39,8 % en cumul à fin avril. Même chose pour les véhicules de +3,5 t, avec -39,2 %.
Pour l’ensemble de l’année 2020, l’OVI s’attend à une baisse globale comprise entre 30 et 35 % par rapport à 2019, soit une hypothèse convergeant vers les niveaux constatés lors de la dernière grande crise de 2009-2010 ( fourchette de 35 à 38 000 unités pour les + 3.5 t).
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